Le Pic Mar Dendrocoptes medius
De la famille des Picidés, adaptés morphologiquement à la vie arboricole. Leurs pattes solides sont pourvues de quatre longs doigts terminés de griffes puissantes, deux tournés vers l'avant et deux vers l'arrière, facilitant la préhension des troncs et des branches. La queue possède des rectrices cornées très rigides et pointues qui leur servent de point d'appui bas pour le corps dans leur station verticale le long d'un tronc ou d'une branche. Ils ont un bec droit, tronqué et tranchant à son extrémité. Ils s'en servent pour creuser le bois mort ou vivant pour trouver leur nourriture ou creuser leur loge de nidification. Les espèces se nourrissant au sol s'en servent pour creuser le sol et accéder à leurs proies. Ce sont des insectivores qui ont une langue étroite et démesurée, enroulée au repos dans une gaine qui contourne le cerveau, et qu'ils déploient lorsqu'ils se nourrissent. Cette langue très tactile est collante et munie de petits crochets à son extrémité. Les pics enfilent leur langue dans les galeries du bois ou du sol pour en extirper les insectes et leurs larves qui s'y trouvent. Des adaptations extrêmes donc dans cette famille d'oiseaux.
Le Pic mar est un pic de taille moyenne, à peu près celle de l'épeiche. Comme lui, c'est un pic bigarré comme on disait autrefois, c'est à dire noir et blanc avec du rouge. Il est lié aux feuillus.
L'adulte se reconnaît à sa tête blanche couronnée d'une calotte rouge vermillon, vive chez le mâle, moins chez la femelle.
Le front est beige clair. La tache noire des côtés du cou ne rejoint ni le bec, ni la nuque, comme elle le fait chez l'épeiche. Le bec est sensiblement plus faible que celui de l'épeiche.
Le Pic mar est un oiseau de la forêt primitive. Il est inféodé aux vieilles forêts à feuilles caduques, avec une préférence de nos jours pour les chênaies pures ou mixtes, chênaie-charmaie, chênaie-hêtraie et même dans le SE de l'aire la hêtraie pure.
Le principal est qu'il y ait de vieux arbres pour l'alimentation et la nidification. Il préfère les massifs forestiers et ne fréquente que peu les petits bois, les bosquets ou les parcs. Les vieux vergers peuvent éventuellement le retenir, à condition que la forêt ne soit pas loin.
Il est sédentaire.
Le piquage génère une grande force sur le cerveau du pic. En effet, cette force est environ 10 fois supérieure à celle qui provoquerait une commotion cérébrale chez l’homme. Pourtant, depuis longtemps, les scientifiques pensent que les pics n’ont pas de maux de tête ni de commotions cérébrales.
En réalisant mes photos j’ai vu le Pic Mar sortir sa langue dans les cavités qu’il a tambouriné. J’ai donc fait quelques recherches à ce sujet que je vais partager avec vous.
Quand un pic picore un arbre, son bec reçoit un grand choc. L’anatomie de cet oiseau est spécialement conçue pour absorber cette force et éviter qu’il ne se blesse. Son bec et son crâne de formes particulières dirigent la majeure partie de l’énergie associée à cette force dans le reste de son corps, ce qui protège le cerveau et prévient les commotions cérébrales ou les blessures.
Plusieurs caractéristiques anatomiques protègent la tête des pics. Tout d’abord, ils ont une structure osseuse soutenue par la langue qui commence dans la bouche, s’enroule autour du crâne et s’attache entre les yeux; c’est ce qu’on appelle l’hyoïde, qui agit presque comme une ceinture de sécurité autour du cerveau et qui absorbe une partie de l’énergie de la collision. La langue se rétracte et s’enroule autour de l’os hyoïde qui est maintenu au-dessus de ses yeux. (comme un mètre ruban pour l’image)
Cf shémas
La langue d’un pic peut atteindre jusqu’à 3 fois la longueur de son bec! Cela les aide à atteindre les insectes dans les arbres ou les trous.
Il n’y a donc pas assez d’espace pour que le cerveau bouge dans le crâne et soit potentiellement meurtri.
Le pic a une troisième paupière qui empêche le globe oculaire de sortir quand il picore.
Le cerveau des pics est entouré d’un os spongieux, épais et en forme de plaque. Cette caractéristique l’aide à absorber et à diminuer la force de l’impact.
Enfin, le pic frappe toujours sa cible en ligne droite directe. Cela évite toute rotation ou fracture du cerveau. L’anatomie est bien conçue pour qu’un coup direct au cerveau ne cause aucun dommage.
Les scientifiques commencent à utiliser les caractéristiques de la tête du pic pour la conception de casques de protection pour les humains!
Sources : Parlons science, oiseaux.net
Photos et vidéos réalisées à la ferme de Fontvieille fin février 2023.